Frank Lloyd Wright - Le Musée Guggenheim - New York


LE MUSÉE GUGGENHEIM BILBAO

Le Musée Guggenheim Bilbao, œuvre de l’architecte canado-américain Frank Gehry, constitue un magnifique exemple d’architecture d’avant-garde du XXe siècle. Avec ses 24 000 m2 de superficie, dont 11 000 destinés aux expositions, l’édifice s’érige en un véritable événement architectural, grâce à sa configuration audacieuse et à son design innovateur, qui conforment une séduisante toile de fond pour l’art qui y est exposé.
L’ensemble de la création de Gehry constitue une œuvre d’art sculpturale et spectaculaire, parfaitement intégrée dans la trame urbaine de Bilbao et son cadre environnant.



     Le musée Guggenheim de New York est l’une des œuvres les plus célèbres de Frank Lloyd Wright, œuvre qui a totalement transformé l’architecture d’exposition, dépassant la traditionnelle conception des musées et de leurs salle en enfilade sans relation entre elles ni avec l’extérieur. Dans un premier temps, la construction d’un musée fut confiée à Wright, durant l'été 1943, par Hilla Rebay, curatrice des tableaux contemporains de la Solomon R. Guggenheim Foundation ; il accueillerait la collection de peintures abstraites de Solomon R. Guggenheim. On lui demanda une structure en accord avec le caractère révolutionnaire des œuvres qu’elle devait contenir. Bien avant le début des travaux, l’architecte dut affronter la vague de polémiques déclenchées par son projet. On estimait qu’un édifice aussi suggestif pouvait détourner l’attention des œuvres exposées, et les dévaloriser. « J’ai conçu ce projet, non pour soumettre les tableaux à l’édifice, mais bien au contraire pour faire de l’édifice et de la peinture une symphonie ininterrompue et merveilleuse, jamais conçue dans le monde des arts », répondait Wright.






Le bâtiment est intégralement réalisé de coulées de béton ; il n’est pas compris comme une superposition d’étages, mais comme un continuum, une spirale dans laquelle le regard ne rencontre pas de surfaces opposées qui se coupent. Il est plutôt amené à suivre une « vague continue » qui lie la tension verticale – menant jusqu’à la source lumineuse – à l’horizontalité de l’architecture organique. L’espace intérieur se déploie sur plusieurs niveaux ; il entoure et libère le visiteur en l’invitant à créer son propre parcours. La visite devient une expérience qui permet, à chaque niveau, de percevoir différemment l’espace et les œuvres exposées. Dans ce projet, la lumière est un élément de grande importance. La lumière naturelle entre en cascade par la coupole centrale, et par les lucarnes disposées en bandeau, à intervalles réguliers, réglées par des persiennes semi-transparentes qui suivent le mouvement ascensionnel de parois courbes. Un systèmes d’éclairage artificiel  à incandescence corrige la connexion entre les différentes sources de lumière et permet à cette connexion de rester invariable  dans le temps.
La rencontre lumière naturelle – lumière artificielle, la forme, liée et intégrée aux œuvres présentées, concourent à créer cette structure unique, où le contenant et le contenu se confondent.
Les parois de la galerie, légèrement inclinées vers l’extérieur, présentent les œuvres comme sur le chevalet de l’artiste. Au Musée Guggenheim, la spirale est transportée à l’intérieur (au contraire, par exemple, du Planétarium Gordon Strong). Ce revirement dedans-dehors met en relation la vielle et le musée, les entraînant dans une sorte de « promenade d’art » permettant à la ville de se prolonger dans le musée, et au musée de se faire accepter dans le contexte de celle-ci.

L’implication du visiteur commence dès l’extérieur de l’édifice, où des jardinières placées près de l’entrée invitent à la pause. L’encorbellement curviligne entre les deux volumes forme un portique d’accès qui conduit à l’atrium. Là, une fontaine lenticulaire marque l’entrée de la galerie dans la spirale. La Guggenheim est aussi une intervention urbanistique de provocation et de rupture. La contraste qu’il présente face à la régularité de la structure urbaine, véritable échiquier de la métropole, a servi de tremplin pour tous les mouvements académiques et anti-réactionnaires aux tendances novatrices du Middle West et du West. Wright a réussi à exprimer l’idée du gratte-ciel-apparition ponctuel, sans nier la nature. L’émergence figurative et plastique du musée essaie de renouer les relations entre la vielle et la nature, reliées par une continuité spatiale entre la Cinquième Avenue (Fifth Avenue) et Central Park, qui lui fait face.











I – DESCRIPTION formelle

Fait de béton et de verre, Wright reprend d’abord un projet ancien qu’il avait dessiné dans les années 20, inspiré de l’architecture babylonienne, la ZIGGURAT, (un type de temple mésopotamien ancien- montrer une photo d’un temple en exemple) avec une rampe en spirale, une base large qui s’affine en hauteur. Il inverse le tout : le dessin montre une forme qui s’évase vers le haut, en « tornade ». - A l'intérieur, une spirale d'enroulement avec douceur, petites alcôves et une annexe, contient divers travaux de moderne, contemporain et d'art impressionniste, dont une grande partie était en Solomon R. Guggenheim, de sa collection personnelle. Tout ceci est coiffé par une lucarne magnifique qui permet à la lumière naturelle de briller dans le musée. Plus concrètement, le musée Guggenheim s'inscrit dans la ville d'une façon contraire vis à vis des gratte-ciel de forme parallélépipédique, grâce à des formes circulaires qui se superposent, dégageant ainsi des espaces d'exposition pour différents types d'œuvres, autour d'un vide fédérateur de forme cylindrique. - La spirale ainsi crée grâce à une rampe, s'étale sur six niveaux autour de la plateforme centrale du rez-de-chaussée où se situe une large fontaine. - A l’extérieur, il a l’aspect d’un cône renversé aux parois bombées, posé sur son socle comme un gros escargot de béton. Quatre grandes meurtrières horizontales en font le tour, annonçant l’architecture et la géométrie intérieures. Cette grande coquille est creuse, éclairée par un dôme de verre. - Un ascenseur conduit les visiteurs au sommet, et tous, pour redescendre, empruntent le même chemin. La fameuse rampe hélicoïdale de Frank Lloyd Wright, ici parfaitement aboutie, se déroule en pente douce jusqu’au rez-de-chaussée. Cette spirale, déjà testée par l’architecte au centre touristique de Sugar Loaf Mountain – un parc touristique du Maryland (1925) – puis lors de la transformation du magasin Morris à San Francisco (1948), évoque une continuité spatiale autour de formes géométriques variables et la fluidité d’usage d’un bâtiment. - En 1992 l'édifice fut complété par une tour rectangulaire dessinée par Gwathmey Siegel, plus haute que la spirale originale, ce qui déclencha une grande polémique.




–2 ANALYSE sémantique

Dans cette optique, introduisant une image organique des constructions, WRIGHT tenta d'inclure la même fonction au bâtiment que celle du monde de la nature, établissant un rapport logique entre la forme et la fonction. - Le visiteur entre par le sommet, puis descend progressivement jusqu'au niveau du sol par une rampe légèrement inclinée : la notion de salle d'exposition disparaît ainsi au profit d'une continuité de présentation. - L'édifice ressemblerait plutôt à une « tasse de thé », une « pile d’assiettes », un « tire-bouchon » ou un « ruban blanc » qui s'enroulerait du bas vers le haut, la base étant plus étroite que le sommet. - Le Musée Guggenheim est en lui-même une véritable œuvre d'art. - Beaucoup d'artistes ont critiqué le bâtiment en lui reprochant de ne pas mettre assez en valeur les œuvres exposées. Les murs de forme concave ne permettraient pas d'accrocher correctement les tableaux et la lumière provenant de la rotonde n'éclairerait pas suffisamment les œuvres. De plus, la rampe en forme de spirale n'offre que peu de place pour exposer les toiles des grands maîtres. - Frank Lloyd Wright n’assista pas à l’inauguration du musée Solomon R. Guggenheim en octobre 1959. Sa mort, cinq mois plus tôt, fit de cette dernière œuvre une sorte de manifeste posthume et un pied de nez géant : l’architecte, adepte d’une parfaite symbiose entre ses constructions et leur environnement, avait dessiné, pour la sévère et classique Cinquième Avenue, un coquillage de marbre dont la couleur, la taille et le volume juraient avec tous les immeubles voisins. - Dans cette « sculpture » moderne se trouvent concentrées nombre d’idées testées sur des villas tout au long de la carrière de Frank Lloyd Wright